samedi 10 mai 2008

Mon trip dans le Nord-Est

Chers amis et lecteurs, bien le bonjour ! Je m'en vais, en ce dimanche matin (en fait j'avais commence hier, mais la connexion internet a buggue alors j'ai pas pu finir), vous conter mon petit tour dans le Nord-Est de la Thailande.

Alors, tout d'abord, le Nord-Est ca ressemble a ca :


Apres avoir passe quelques petites montagnes a quelques heures de Bangkok, on arrive sur ces grands plateaux argileux, ou les couleurs predominantes sont clairement le bleu du ciel, le vert de la vegetation et le rouge du sol. Et puis des qu'on s'eloigne un peu de la route principale (ca me fait penser que faut vraiment que je fasse un article sur les tranports...) et qu'on s'enfonce un peu dans la campagne, le paysage c'est ca :


Des rizieres a perte de vue. On reconnait les rizieres aux petites buttes vertes, qui delimitent les carres de terre et qui servent donc a se deplacer. Mais a cote du rouge des rizieres, il y a un autre rouge qui saute aux yeux des qu'on sort un peu des villes. Ce sont ces enormes jarres qui (la photo le rend peut-etre pas tres bien) mesurent presque 2m de hauteur.


Et bien en fait, ces jarres servent tout simplement a recolter et a stocker l'eau de pluie, car ici il est impossible de puiser l'eau dans le sol trop argileux.

Lundi, nous avons donc roule toute la journee jusqu'a la province de Nong Bua Lum Phu (tout pres de la frontiere laotienne, quasi en ligne droite au nord de Bangkok) pour pouvoir, le lendemain, aller rencontrer ces gens.


C'est une famille d'agriculteurs aidee par World Vision : grace a leur riziere, ils arrivent a subsister a leur besoins et a mettre un peu de grain de cote pour pouvoir le vendre, mais pas suffisamment pour assurer la stabilite et la durabilite de leurs revenus. Un expert agronome de l'organisation leur a appris a fabriquer leur propre engrais biologique a partir de leurs dechets, qu'ils vont ensuite vendre a la cooperative agricole, egalement tenue par World Vision. En plus, puisqu'ils n'ont plus a acheter d'engrais chimique pour cultiver leur propre riz, ils arrivent a le vendre un peu moins cher et donc a en vendre un peu plus. Apres 4 ans a ce rythme, ils ont reussi a faire construire leur maison en dur, avec une dalle de beton au sol et des murs en brique. La maison que l'on voit sur la photo, c'est leur ancienne maison en bois "traditionnelle", qui se trouve a proximite de leur riziere. Elle leur sert maintenant de hangar pour les outils et l'engrais.

Dans l'apres-midi, nous sommes repartis en direction de la province de Buriram (a 45 degres pile au nord-est de Bangkok). Et le lendemain nous avons rencontre une autre famille d'agriculteurs et surtout, nous sommes alles visiter une cooperative textile (de tissage de soie) sponsorisee par WV. Ici, le fil de soie qui sort du bain de teinture :


Puis nous avons repris la route vers notre derniere etape : la province de Sa Kaeo, tout droit a l'est de Bangkok, a la frontiere cambodgienne. La bas, WV vient en aide aux enfants cambodgien qui vivent et "travaillent" sur le marche de Rongkluea, du cote thai de la frontiere, juste a la sortie du check-point.

Tous les matins, les Cambodgiens affluent par centaines (milliers ?).


Le prix du passage pour ceux qui viennent passer la journee est de 10 bahts.


La plupart viennent en Thailande vendre des produits cambodgiens et acheter des produits thais, qu'ils revendront le lendemain au Cambodge. Chaque jour, il y a aussi de nombreuses familles qui traversent avec le desir de rester quelques mois afin de se constituer un petit pecule en travaillant au marche car, malgre les salaires derisoires, ils sont tout de meme mieux payes qu'au Cambodge.


Au sein de ces familles il y a evidemment beaucoup d'enfants. Certains, les plus grands, sont exploites au marche. D'autres, les plus petits, mendient aupres des riches Thais qui passent la frontiere pour aller jouer dans les nombreux casinos du cote cambodgien. Et enfin, certaines filles se prostituent.


En tout cas, tous grandissent sur ce marche degueulasse, au milieu des odeurs de fruits et de poisson pourris, d'eaux usees (parce que pas d'egouts, evidemment), de merde et de pisse.

En plus, ces enfants sont vulnerables et constitutent des proies faciles pour des personnes "bien intentionnees". En se voyant proposer un "bon" job a Bangkok, les enfants se font embarquer. Les garcons se retrouvent a mendier ou a vendre des fleurs dans les clubs de Bangkok et les filles partent direct dans les bordels en Malaisie.

Il est difficile de trouver une solution qui ameliorera leur sort. La legislation sur les travailleurs migrants en Thailande est tres mal faite et la situation au Cambodge est deplorable.

Alors WV fait de son mieux pour essayer de retenir ses enfants a Aranyaprathet, pour eviter qu'ils soient embarques je-ne-sais-ou, pour qu'ils puissent grandir avec leur famille et afin de pouvoir garder un oeil bienveillant sur eux.


L'organisation a mis en place un projet de bibliotheque mobile. Une fois par semaine, les membres de WV (presque tous cambodgiens) se rendent sur une place au milieu du marche et offrent a ces enfants un moment ou ils peuvent etre vraiment des enfants en jouant, en chantant et en dessinant. Mais ils donnent aussi quelques petits soins medicaux et leur apprennent le Thai.

Voila, chers amis et lecteurs, c'est tout pour aujourd'hui. Et sinon, WV m'a propose d'accompagner une equipe de secour d'urgence au Myanmar, sauf que le gouvernement birman ne laisse pas entrer les travailleurs humanitaires, seulement l'eau, la bouffe et les medicaments. Donc je ne vous ferai pas le recit de mon petit trip birman. Par contre, je le promets (sauf gros scoop entre temps), le prochain article sera sur les transports, mais pour ca il faut que je prenne des photos des arrets de bus (ca promet)...

9 commentaires:

Anonyme a dit…

Et bien dis donc chère Pumpking Seeds, merci pour cette très riche analyse socio-économique.

Ton blog est franchement très intéréssant, bravo !

L.L

++

Pumpkin Seeds a dit…

ben ecoute, merci luo. contente que mon blog te plaise et d'autant plus cet article qui a ete prticulierement erouvant a rediger (ah pauvres esclaves de la technologie que nous sommes !!!)

Anonyme a dit…

Ouais j'imagine bien. Disons que j'admire ton blog en raison de son "utilité sociale". Il participe à l'éducation de la société d'une certaine manière. Avant de lire ton article, j'étais à mille lieux de penser que la société thaïlandaise était dans un tel état de délabrement. Enfin oui, j'en avais une vague idée mais elle était pas aussi précise. Donc voilà, continue à nous instruire^^.

Allez, a+ !

L.L

Anonyme a dit…

super voyage. bises de l'ot bout du monde
scalpa becè

roulibre a dit…

Tout à fait instructif, il est vrai. Mes felicitations, surtout d'avoir mis des photos, parce que blogspot c vraiment mal foutu, tu les mets 1 par 1, ca rend fou!
la bouffe, le marché, bons choix de thèmes, mais les enfants, les enfants, tu sais ce qu'il dirait tonton boboyce de tous ces enfants?? Ca m'étonne d'ailleurs qu'il n'ai pas fait un commentaire encore!
Bon allez, bonne continuation et ... restons cyniques!

Pumpkin Seeds a dit…

>skytracker : et encore la Thailande est beaucoup moins delabree que genre le Laos ou le Cambodge, d'apres ce que j'apprends jour apres jour sur ces 2 pays voisins.

>scalpa : je vois que mes chers parents font tourner l'adresse de mon blog... faut pas trop que j'ecrive de conneries ! ;)

>roulibre (je crois que je viens de comprendre la subtilite de ton pseudo : "julie" prononce a l'espagnole, ca donne "roulie"... "roulibre" quoi !!) Oui, Tonon Boboyce me dirait que "les enfants, ca sert a rien, faut les bruler, comme au Bresil..." (Cece, si tu passes par la, no offence, c'est une chanson, tout le monde sait qu'on brule pas les enfants au Bresil)

Anonyme a dit…

heyy tonton boboyce l'aime beaucoup les chtis nenfants!! oui oui c'est pas une blague bien cuits sur un bout de pain avec un peu de mayo c'est un vrai délice!!

Anonyme a dit…

A quand pumpink seeds au Myanmar????
Ils laissent passer les travailleurs humanitaires maintenant.
Ton blog est toujours un vrai régal.
Bisous

Pumpkin Seeds a dit…

Merci Audrey!

Mais pour le Myanmar, c'est mort. Quoique, d'ici une dizaine de jours, je vais voyager vers le sud, je vais a Ranong, a la frontiere birmane, pour bosser sur le cas de 66 survivants d'une grosse affaire de trafic de travailleurs birmans. Je ne vais pas oeuvrer pour le cyclone, mais je vais quand meme aider des Birmans... ca compte un peu quand meme, non?