jeudi 22 mai 2008

Sur les routes de Bangkok

Chers amis et lecteurs, c'est avec joie que j'entame la redaction de cet article promis depuis longtemps. Je me suis un peu croque le cerveau : comment vous presenter ca correctement ? Alors je me suis dit que le mieux, c'etait de vous raconter ma "journee-type" dans les transports. Et puis on verra a la fin de l'article s'il manque quelque chose.

7:00 - Je passe le portail de la maison. Je guette les chauffeurs de motos-taxi, reconnaissables a leur gilet orange, en stand-by devant le magasin au bout de la rue, a une trentaine de metres. Y a qu'a faire un grand geste avec le bras. Meme topo le soir, en rentrant du boulot, je prends une moto de l'arret de bus jusqu'a ma maison qui se trouve "derriere l'usine de pommes". "Derriere l'usine de pommes" en thai ca se dit "lang rong ngarn apple"... mais moi j'arrive pas a le dire, parce qu'il faut faire trop de sons bizarres avec le fond de la gorge. Alors maintenant tous les chauffeurs me connaissent comme la "farang" (blanche) qui habite a "apple" !! Parce que bien evidemment, ca je sais le dire, vu que c'est pas du thai. Et encore, il faut le dire avec l'accent, genre "appen", sinon ils comprennent pas.

7:10 - Le bus. Aaah ! Grand moment !! Alors voila comment fonctionne le service des bus a Bangkok : pas de carte, pratiquement aucune indication sur les arrets, tu te depatouilles dans ce gros merdier grace aux locaux qui t'expliquent comment ca marche. Ci-dessous : un arret de bus.


Ensuite, les bus. Il y en a de plusieurs sortes. Les rouges, a 7 bahts, pas ventiles, pas air-conditionnes, nada.


Ils roulent toutes fenetres -et parfois portes- ouvertes. Alors quand il n'y a pas grand monde dedans (c'est a dire tout le monde assis et seulement 2 ou 3 personnes debout), l'air circule et c'est tout a fait supportable. En heure de pointe, ca devient un peu plus dur. Tout le monde s'agglutine a l'interieur et a toi d'y trouver ta place. Parfois, rester sur les marches, c'est ce qu'il y a de mieux parce qu'au moins on a droit au courant d'air quand les portes s'ouvrent. Vu que maintenant je ne sue plus des litres en marchant dans la rue, mon prochain objectif c'est de m'habituer a la chaleur humaine et de ne plus sortir en nage du bus. Sinon, y a les bus blancs : 8.5 bahts, ventiles grace a des ventilateurs accroches au plafond (attention, pour toutes les personnes mesurant plus d'1m80, risque de se cogner au ventilateur ou de sentir ses cheveux se faire aspirer -heureusement je les ai rattrapes a temps).


Apres, y a les bus avec l'air conditionne, pour lesquels le prix est proportionnel a la distance parcourue. De chez moi a la station du BTS, 12 bahts pour le bleu (ci-dessous) et 17 bahts pour le orange, que je n'ai encore jamais pris cela dit (sur d'autre photos, plus bas). Eh oui chers amis, le confort a son prix. Mais sachez qu'en heure de pointe, si je vois que les bus bleus sont pleins et que je suis obligee de rester debout, je ne les prends pas, car ils n'ont manifestement qu'1m80 de plafond !!


Le matin en regle generale, ca roule assez bien. Bien sur, il y a du monde sur la route, suffisamment pour que le chauffeur adopte la fameuse conduite "j'accelere-je freine-j'accelere-je freine". Alors du coup, je me fais environ 15 minutes de musculation biceps-triceps-pectoraux-abdominaux-quadriceps-adducteurs tous les matins (et plus si affinites). C'est genial !!

7:30 - J'arrive au BTS (BTS Skytrain, le metro aerien). La, pas de souci (et pas de photos non plus, parce que franchement, y a rien d'exceptionnel). J'ai meme chope la technique de ne pas monter dans le train qui est a quai mais de rester sur le bord pour attendre le suivant, pour etre sure d'avoir une place assise. Ma grande "joie" -ironie- dans le BTS, c'est qu'il y a des petites teles qui diffusent des pubs (toujours les memes) et au moins une fois pendant le trajet le dernier Madonna feat. Timberland... Je kiffe grave...

8:00 - On descend du BTS. Hymne national, ne nous cassons pas la gueule dans les escaliers !!!

8:05 - Je prends le bus. Cet arret la est beaucoup mieux : seulement 2 bus rouges et leur equivalent avec air conditionne.

8:15 - J'arrive au boulot. Et voila !! Et en plus, j'ai meme un petit quart d'heure de marge de manoeuvre en cas d'embouteillages. Parce que le souci a Bangkok, c'est les embouteillages. Je vais vous expliquer ca.

Ce soir, en descendant du BTS, je me suis dit : "Ma fille, c'est le premier soir depuis plus d'une semaine ou il ne pleut pas ou ou (super les non-accents sur le clavier anglais) les nuages ne sont pas au bord de l'explosion, prends donc des photos de l'arret de bus !" Aussitot dit, aussitot fait :


J'ai pris cette photo en etant juste devant le panneau bleu de la premiere photo. Ca (ci-dessus) c'est le morceau de l'arret de bus qui s'etalait devant moi. Et ca (ci-dessous), c'est le morceau de l'arret de bus qui s'etalait derriere moi.
(Oui, oui, il doit faire facile plus de 100m de long.)


Le principe : se poser quelque part au bord du trottoir et attendre de voir arriver son bus. L'astuce : aller au debut de l'arret, vous aurez plus de chance d'avoir une place assise, mais bon... faut pas trop y croire !!

Pas pressee et pas stressee, parce que arrivee beaucoup plus tot que d'ordinaire et parce que personne (tout est relatif quand meme, hein) dans le BTS, je me suis dit : "Merde, tu vas attendre un bus dans lequel tu pourras t'asseoir !!". J'ai donc laisse passe deux 29 bleus, deux 29 rouges, un 134 bleu, un autre rouge et un 52 blanc trop pleins avant de voir arriver le providentiel 52 blanc a l'interieur duquel tout le monde etait assis. Youpi, je tente ma chance et elle etait la, la place sur la banquette du fond qui me tendait les bras. Quelle bonne idee j'ai pas eu d'attendre, parce qu'a peine engage sur la route, le bus s'arrete : embouteillages !


Pas de panique, ni de klaxons. Ici tout le monde semble s'en accomoder tres bien. Moi aussi d'ailleurs, sauf quand je suis esquichee, debout, dans un bus ou la temperature ambiante doit froler les 45 degres (j'exagere si peu).


Alors du coup, maintenant que je sais comment faire joujou avec la lumiere et l'exposition sur mon appareil photo, j'en ai profite pour tester mes connaissances sur l'utilisation de l'ISO. J'aime beaucoup la photo ci-dessous avec les reflets des feux sur le plafond du bus.


Bon, revenons a nos moutons. Les embouteillages a Bangkok sont endemiques. Vous pouvez les rencontrer a n'importe qu'elle heure de la journee (jusqu'a environ 20h) et n'importe quel jour de la semaine (dimanche y compris). Pour preuve, la photo ci-dessous : a droite, l'arret de bus d'ou je viens. Un dimanche aux alentours de 17h.


Bien sur, aux heures de pointe, ce phenomene s'etend a toute la ville, et un trajet que vous feriez en 10 minutes en temps normal peut vous prendre pres d'une heure.

Petite precision pour terminer cet article : le role de la pluie.
1) Comme en France (du moins dans le sud), des qu'il pleut le nombre de voiture en circulation se trouve subitement surmultiplie. Histoire de se mouiller un minimum (et on les comprend quand on voit la quantite de pluie qui peut tomber en quelques minutes), les gens preferent prendre leur voiture ou un taxi.
2) Bangkok etait anciennement parcourue de canaux. Pour pallier au probleme des embouteillages, on a couvert ces canaux pour y construire des voies carrossables. Resultat : l'eau de pluie n'a nulle part ou s'ecouler et la route se retrouve vite recouverte d'une couche d'eau de quelques centimetres, qui ralentit enormement la circulation, notamment des nombreux 2-roues.
3) En plus de ralentir la circulation, ces mini-inondations noient les feux de circulations et les font disjoncter, laissant les intersections libres de toute contrainte, offertes aux plus audacieux... Tous les conducteurs thais sont audacieux...

Je tenais a dire aussi qu'aujourd'hui j'ai croise mon 4eme elephant. Le plus etonnant c'est qu'ils sont interdits a la circulation dans Bangkok, mais que sur les 4 j'en ai vu 3 en sortant du boulot (ce qui me fait penser que c'etait peut etre 3 fois le meme, au meme endroit et a le meme heure)...

Voila, chers amis et lecteurs. J'aurais pu en dire plus, j'aurais pu en dire moins, j'aurais pu le dire autrement... En meme temps, c'est tellement dur de parler de tout ce que je decouvre chaque jour en essayant d'y mettre un ordre... tellement tout est bordelique ici !!!

4 commentaires:

Unknown a dit…

Magnifique article 'za!
Et moi qui me plains tant des trams milanais! Je vais y penser à deux fois désormais avant de leur dire "andate 'franculo tutti".

Anonyme a dit…

Merci de nous faire voyager à travers ton blog
:-)
C'est un vrai plaisir de le lire
Amandine de l'Estaque

Pumpkin Seeds a dit…

Putain So, j'ai pense a toi. J'ai ete invitee a une seance speciale d'Indiana Jones, pour la ceremonie de cloture d'un projet du Rotary, par rapport a une histoire d'hopital (j'ai pas tout compris).

Bref, toujours est-il, donc, que je suis allee au cinema, et que les Thais au cinema, ben c'est comme les Italiens au spectacle : vas y que je mange mes chips la bouche ouverte, vas y que j'arrete pas de trifouiller le sachet plastique que j'ai entre les doigts, vas y que je reponds au telephone, avec toujours quelqun en train de se deplacer dans la salle... INSUPPORTBLE !!!

Anonyme a dit…

Mais ils sont tellement calmes juste avant la projection au moment où l'hymne royal est diffusé. C'est le moment de se venger, de sortir une douzaine de paquets de chips géants mais penser à se lever quand même, ne pas le faire pourrait entrainer quelques complications...